Quand on pense à un YouTubeur, on visualise souvent dans notre inconscient un jeune geek ou une jeune demoiselle gagnant des milliers d’euros chaque mois en faisant des blagues ou en testant des produits offerts par les marques. La belle vie quoi ! Est-ce vraiment ce que vivent tous les YouTubeurs ?
Pas le temps de lire, regarde ma vidéo
C’est cette vision d’argent facile que nous renvoient certains influenceurs sur leur compte Instagram, YouTube sur son site quand ils parlent de chaînes qui génèrent des revenus à 6 chiffres et certains médias quand ils publient les classements des YouTubeurs les mieux rémunérés.
Mais est-ce vraiment cette vie rêvé pour tous les YouTubeurs ?
Nos enfants et jeunes ados le croient dur comme fer !
Quand Lego et la Nasa ont demandé, l’année dernière à l’occasion des 50 ans des premiers pas de l’homme sur la Lune, à des enfants âgés de 3 à 10 ans, quel métier ils rêveraient de faire quand ils seraient plus grands ?
Tu sais ce qu’ils ont répondu en 1er, très loin devant Astronaute ? YouTubeur !
Heureusement, professeur arrivait tout de même en 2nd choix 😉
Alors à ton avis, gagne-t-on en moyenne plus d’argent en étant YouTubeur ou professeur des écoles ? Un métier tout aussi noble que YouTubeur, mais dans les faits plutôt mal payé.
Combien gagne un YouTubeur en moyenne en France ?
Vaste équation que nous allons essayer de résoudre en procédant à un peu de rétro-engineering sur les données d’audience et de revenus que Google veut bien nous mettre à disposition.
Entre 15 milliards et 28 milliards de dollars par an. C’est le chiffre d’affaires officiel que génère les publicités sur YouTube.
Cela représente seulement 10 % des revenus de Google. Google gagne en effet beaucoup plus d’argent avec les liens sponsorisés que l’on retrouve dans les résultats de son moteur de recherche, près de 100 M de dollars / an.
On sait par ailleurs que 40 millions de Français regardent YouTube chaque mois, soit 2 % de l’audience mondial de YouTube, 2 % de 15 milliards, ça fait 300 millions de dollars.
On sait aussi que YouTube garde 45% de ces revenus publicitaires et verse 55% aux créateurs via AdSense, quand ceux-ci ne sont pas affiliés à un Network.
Cela nous fait donc 165 millions de dollars à répartir entre YouTubeurs français, soit 150 millions d’euros. On sait qu’en France, il y a sur YouTube + de 100 milliards de vues / an., ce qui fait donc en moyenne 1,50€ les 1 000 vues.
Ce chiffre n’est pas totalement déconnant mais est à nuancer en fonction de la thématique du YouTubeur. Tu as des chaînes gaming qui gagneront seulement 1€ les 1 000 vues, alors que certaines chaînes make up très prescriptrices pourront générer 3 € les 1 000 vues.
Comment se répartissent ces vues et ces revenus sur les YouTubeurs français ?
YouTube nous dit que 70% des vidéos de sa plateforme sont vues grâce à son algorithme de recommandation qui pousse chaque jour grâce au machine learning des millions de vidéos différentes en fonction de notre navigation sur YouTube, de nos recherches, de nos abonnements et bien sûr de la qualité de la vidéo.
Plus une vidéo a une durée de visionnage longue et un taux de rétention élevé, plus elle sera considérée comme qualitative par YouTube et apparaîtra donc en recommandation.
A ce jeu-là, ce sont bien souvent des vidéos de chaînes de plus de 100 000, voire de plus de 1 M d’abonnés qui se retrouves promues en recommandations YouTube. On peut dès lors imaginer que ce sont ces 2 000 grosses chaînes YouTube françaises qui vont récupérer les 2/3 des parts du gâteau publicitaire. C’est un peu le principe de la loi des 80/20, en un peu plus extrême, 5 % des chaînes YouTube génère ici 70 % de l’audience.
Les 48 000 autre petites chaînes françaises monétisées comme la mienne, qui ont entre 1 000 et 100 000 abonnés, recevront quant à elles plus de trafic en provenance des moteurs de recherche Google et Youtube, grâce à la longue traîne des recherches. On peut imaginer que ces chaînes reçoivent 30% du trafic restant.
Comme les revenus sont proportionnelles à l’audience, les écarts de revenus vont s’accentuer plus on va monter dans les classements.
Ainsi on aura 300 chaînes de + de 1 M d’abonnés qui généreront en moyenne + de 6 M de vues / mois et toucheront plus de 10 000 euros de revenus / mois; soit seulement 1 % des chaînes YouTube françaises monétisées.
1 700 chaînes entre 100 000 et 1 M d’abonnés qui généreront en moyenne plus de 1 M de vues / mois et toucheront plus de 1 500 euros de revenus / mois.
Donc tu as en fait seulement 2 000 YouTubeurs en France qui vont gagner au moins l’équivalent du salaire d’un professeur au prix de gros efforts.
Et la majorité des chaînes qui ont moins de 100 000 abonnés toucheront entre 20 et 500 euros de revenus AdSense par mois.
Dans la vraie vie, 50 % des travailleurs gagnent au moins le salaire d’un professeur.
Sur YouTube, seuls 5 % des YouTubeurs gagnent au moins le salaire d’un professeur.
J’espère que cette petite modélisation approximative te permet maintenant de mieux comprendre pourquoi tant de YouTubeurs ne pourront jamais vivre à 100% de leur art et pourquoi certains YouTubeurs sont parfois amenés à faire des placements de produits dangereux pour le portefeuille de leur communauté.
Alors comment gagner un peu d’argent quand on a moins de 100 000 abonnés sur sa chaîne ?
Même avec seulement 35 000 abonnés en 2020, j’arrivais pour ma part à gagner environ 1 100 euros nets / mois grâce aux tutos high tech que je publie sur YouTube et sur mon blog.
Comment je m’y prends concrètement ?
Le 1er levier : le SEO
Search Engine Optimization, ou optimisation pour les moteurs de recherche. Je fais en sorte ques mes vidéos répondent à des questions populaires que se posent les internautes sur YouTube ou Google.
70 % du trafic de mes vidéos et de mes articles de blog viennent de là.
Sur ma chaîne YouTube avec 200 000 vues / mois, je gagne en moyenne 600 € de revenus AdSense tous les mois. Sur mon blog, avec 30 000 pages vues / mois, je touche 300 € de + par mois. Soit 900 € en tout.
2ème levier : La vente de livres
Depuis que je blogue et que j’anime ma chaîne YouTube, j’ai écrit 4 livres, 2 en autoédition sur le blogging et 2 chez Eyrolles sur la vidéo.
Comme les lecteurs sont curieux de savoir comment gagner de l’argent avec un blog, une vidéo ou même un livre et qu’ils sont dispo à moins de 5€ en ebook pour certains, ils se vendent assez bien. Mes livres me rapportent chaque mois 400 € de royalties.
3ème levier : l’affiliation Amazon
Bien souvent, quand je teste du matériel dans mes articles ou vidéos je mets un lien affilié Amazon qui permet de l’acheter. Ceci me rapporte sans trop d’effort chaque mois environ 100 €. Bien sûr c’est parce que j’ai un peu d’audience sur mes articles et vidéos au départ, sinon ça ne fonctionnerait pas tout seul.
Si tu as tout bien compté, normalement le total doit faire 1 400 € / mois. Là-dessus, je dois payer au moins chaque mois 300 € de cotisations sociales. Et oui on est obligé de rattacher ses revenus YouTube à une entreprise si on veut rester dans la légalité.
Si tu arrives à générer toi aussi un peu d’argent avec ta chaîne YouTube, dis-nous comment tu t’y prends, ça intéressera pas mal de monde je pense.